vendredi 5 octobre 2007

Définition du sperme

Le sperme est un fluide organique animal ou humain contenant généralement des spermatozoïdes. Sécrétés par les organes sexuels mâles, les spermatozoïdes contenus dans le sperme ont pour objectif de fertiliser l'ovule de la femelle et ainsi entamer le processus de reproduction.

Aspects physio-pathologiques

Éjaculation et sperme

L'homme commence à produire du sperme quelque temps après le début de la puberté. Avant la puberté, les premiers orgasmes ont lieu sans émission de sperme, sa production n'étant pas encore fonctionnelle. L'éjaculation est l'émission prompte de sperme à proprement parler.

Sécrétion

On constate que le sperme est une combinaison de plusieurs fluides, les testicules fabriquent les spermatozoïdes qui seront entreposés dans l’épididyme et les canaux déférents. Au moment de l’éjaculation, le sperme est composé par le mélange de ce liquide avec le liquide prostatique, le liquide de vésicules séminales, et avec les sécrétions des glandes de Cowper.

Le sperme est un liquide blanchâtre.

Certains distinguent le sperme (composante spermatozoïde fertilisante), du liquide séminal (la majeure partie des liquides éjaculés). Cette distinction peut expliquer la présence d’une infertilité masculine en dépit d’un grand volume d'éjaculation.

Volume

Une éjaculation représente en moyenne 2 à 5 millilitres sachant que la densité normale en spermatozoïdes est comprise entre 20 et 200 millions de spermatozoïdes par millilitre. Plus les hommes sont jeunes, plus ils ont des érections fréquentes et quelques-uns sont capables d'éjaculer de grandes quantités de sperme. Cette situation se dégrade au fil des années. La pollution ainsi que des températures importantes et persistantes (ex. : sous-vêtements trop chauds, en particulier slips trop serrés) nuisent à la qualité du sperme.

L'examen médical qui permet d'analyser la qualité du sperme s'appelle un spermogramme ou spermocytogramme.

Le volume de sperme peut augmenter grâce à une stimulation sexuelle intense, un massage de la prostate (par stimulation anale), des préliminaires prolongés, et une période d'abstinence éjaculatoire. Aucune alimentation ou vitamine ne peut augmenter la production de sperme. Cependant, une bonne santé physique et une bonne alimentation peuvent aider.

Parmi les pratiques sexuelles orales, la fellation met en jeu le contact buccal avec le sperme. Le goût du sperme et son odeur varient selon les sujets. Il peut être doux, insipide, alors que, chez d'autres, le goût peut être plus fort : salé ou amer. L'alimentation ne change pas le goût du sperme. Le goût peut changer suivant le volume d'éjaculat, la quantité de spermatozoides.

Une grande partie de la crainte inspirée par la présence du sperme dans la bouche est due à l'association des organes génitaux (le pénis) avec les produits de l'élimination (l'urine). Certaines personnes trouvent désagréable l'idée d'avoir du sperme dans la bouche alors que d'autres au contraire en apprécient la sensation.

Problèmes liés à l'éjaculat

* Aspermie : absence d'éjaculat ou volume de sperme < 0,5 ml
* Asthénozoospermie : moins de 50 % de spermatozoïdes mobiles une heure après l'éjaculation
* Azoospermie : absence de spermatozoïdes à l'éjaculat
* Cryptozoospermie : invisible à l'examen microscopique mais numération entre 10.000 et 100.000 au total
* Hypospermie : volume total de l'éjaculat < 2 ml
* Hyperspermie : volume total de l'éjaculat > 6 ml
* Leucospermie : numération des leucocytes > 1 million/ml
* Nécrozoospermie : pas de spermatozoïdes vivants à l'éjaculation
* Oligospermie (oligozoospermie) : numération de spermatozoïdes < 20 millions par ml ou < 40 millions par éjaculat
* Oligospermie sévère : numération de spermatozoïdes < 5 millions par ml
* pH : il doit être compris entre 6.5 et 8 ; au-delà, cela traduit un problème
* Polyspermie ou polyzoospermie : numération de spermatozoïdes > à 200 millions par ml
* Tératozoospermie : moins de 30 % de spermatozoïdes normaux

Composition

Les composantes du sperme : la vitamine C et la vitamine B12, de nombreux sels minéraux comme le magnésium, le phosphore, le calcium, le potassium et le zinc.

Le sperme contient aussi deux sucres : le fructose et le sorbitol. Le sperme est riche en protéine et en sodium.

Spermatophobie

Ou phobie du sperme, est considérée par certains comme une curiosité médicale mais cette entité mérite d’être étudiée, diagnostiquée et traitée pour deux raisons :

* la présence de cette phobie dans de nombreux tableaux d’aversion sexuelle
* l'impact majeur éventuel de cette phobie sur la qualité de vie, parfois source de dépression et de solitude.

Il est possible de définir cette phobie comme une peur persistante, anormale, et irrationnelle du sperme humain. Comme les autres phobies, les symptômes se manifestent en face de l’objet de la phobie sous forme : de panique, d'angoisse, de peur. Elles sont associées à des symptômes physiques : comme l’accélération du rythme cardiaque, du rythme respiratoire, sueurs, nausées, etc. Dans le cas de la spermatophobie, d’autres symptômes ont été décrits : douleurs vaginales, vaginisme, absence de désir sexuel, aversion sexuelle.

Les origines de cette spermatophobie peuvent être organiques : vaginites, douleurs, anomalies du vagin ; ou psychologiques : abus sexuels, conception religieuse, conception négative de la sexualité (sale ou interdite), attitude négative envers les hommes, peur de la grossesse, autres phobies (peur des maladies, des germes, etc.)

Plus de détail sur la spermatophobie

Risque sanitaire

Un élément corporel tel que le sperme contient de nombreuses cellules lymphocytaires. Cela explique la possibilité de transmission par voie sexuelle de certaines maladies virales: SIDA, Hépatites: B et C, etc.

Le contact buccal avec le sperme est peu dangereux sauf en cas de blessure importante ou d'ulcérations de la muqueuse buccale. La meilleure assurance reste sans conteste le préservatif.

Effets

Peu d'études (sérieuses et démontrées) sur les effets du sperme sur l'organisme. Une étude fut menée par G. GallupRéf. nécessaire, qui a contrôlé les méthodes de contraception, la fréquence des rapports sexuels, et la perception des femmes de leur activité sexuelle.

Il conclut que les femmes ayant une sexualité régulière sans préservatif montrent plus de résistance à la dépression et paraissent donc plus épanouies dans la vie. L'étude de G. Gallup démontre un effet chimique du sperme sur le corps féminin.

Il est possible aussi (toujours selon cette étude) que la consommation du sperme par voie orale laisse passer certaines substances chimiques actives ayant le même effet, mais il s’agit d’une simple hypothèse.

Rappelons aussi que tout ces bienfaits supposés sont les mêmes que ceuxRéf. nécessaire apportés par une sexualité libérée, parfaitement assumée et sans autres contraintes que le safe sex.

Aspects historiques et culturels

Pendant l'Inquisition

Les représentations du sperme, de la semence masculine, sous le régime de l'Inquisition, s'apparentent, au sens fort, à un tabou, dans le sens d'une substance chargée de puissance, qui peut être profanée par le commerce avec les démons.

Le Malleus Maleficarum est un ouvrage qui date de 1486. Rédigé par deux inquisiteurs dominicains sous Innocent VIII, il traite de la sorcellerie.

Il est expliqué notamment comment les démons s'emparent de la substance masculine pour la transporter auprès des femmes : le démon prend la forme d'un succube pour récolter la semence d'un homme scélérat. Il la transmet à un incube détaché auprès d'une femme. Cette dernière va ainsi concevoir un enfant , sans qu'il y ait eu proprement une relation sexuelle : c'est la génération parfaite par les femmes. Pour l'Église, cette explication a permis de conserver une filiation humaine à l'engendré de ce type de génération[1].

On doit à Balthazar Bekker, pasteur du XVIIe siècle et Cartésien, la connaissance d'une croyance selon laquelle pendant cent trente ans qu'Adam s'abstint du commerce de sa femme, il vint des diablesses vers lui, qui en devinrent grosses, qui accouchèrent de diables, d'esprits, de spectres nocturnes, de fantômes. C'est Martín Antonio Delrío, jésuite du XVIe siècle, qui présente Lilith comme le Prince des démons Succubes et que Jean Markale[2] présente comme la profanatrice de sperme, la dévoreuse d'enfant (alias la dévoreuse de sperme).

Chez les Baruyas

Les Baruyas[3] constituent une population habitant la Papouasie en Nouvelle-Guinée. Le sperme se nomme lakala alieu, c’est-à-dire "l'eau du pénis". Il apporte la force et la vie. Selon leur représentation, l'enfant à naître est nourri par le sperme de son père. Pendant les premiers mois de la grossesse, le couple multiplie les rapports sexuels afin que le fœtus se développe normalement à partir du sperme du conjoint. C'est ainsi que le père contribue à la fabrication des os, du sang et de la peau[4]. C'est le Soleil ("Puissance masculine qui sert de père commun à tous les Baruya") qui complète le fœtus en développant les doigts des pieds et des mains (siège de l'agir et du mouvement), et le nez (siège de l'intelligence). Le rôle de la mère est celui de la gestation grâce à son "sac" utérin, et de l'identité sexuelle de l'enfant : si les liquides vaginaux sont plus forts que le sperme, l'enfant sera une fille. Enfin, pour terminer la conception du fœtus, c'est l'esprit d'un(e) ancêtre du père qui permet l'animation du corps. C'est à l'âge d'un an que l'enfant reçoit son nom, nom qui transmet quelque chose de l'esprit de cet ancêtre.

Toujours dans ce même ordre d'idée, c'est le sperme de l'homme qui permet à la femme d'avoir du lait pour les enfants. Le lait est du sperme métamorphosé. Ainsi, pendant les premiers temps du mariage, le jeune homme donne à boire à sa conjointe son sperme pour que ses seins gonflent et qu'elle puisse plus tard nourrir ses enfants (il n'y a pas de rapports sexuels pendant cette période). Cette coutume de la fellation a disparu de nos jours. Après l'accouchement, l'homme redonne à boire à sa conjointe son sperme ainsi que des produits de sa chasse afin de la nourrir ainsi que son enfant.

Le sperme de l'homme sert aussi de rituel de passage des enfants mâles qui, à l'âge de dix ans, sont placés chacun sous l'autorité d'un aîné. Le garçon va ainsi devenir pleinement homme, et sera débarrassé de l'élément féminin et maternel issu du ventre de sa mère. C'est ainsi que l'enfant boit le sperme de son aîné[5]. L'aîné ne peut plus avoir de rapports homosexuels à partir du moment où il a des rapports hétérosexuels avec sa future conjointe. Dans le cas contraire, il ne serait pas pur de tout contact avec les femmes : une fois entré dans un vagin, le sexe de l'homme ne peut plus entrer dans la bouche d'un garçon.

A noter également la croyance chez les Baruya de la possibilité de manipulation des sécrétions génitales, le sperme et les sécrétions vaginales, par des esprits à des fins néfastes[6].

Notes

1. ↑ Dans son ouvrage le cauchemar, Ernest Jones attribue aux fruits des relations entre mortels et êtres surnaturels des personnages renommés tels que Robert, père de Guillaume le Conquérant, Luther, Merlin (issu d'un Incube et d'une nonne, fille de Charlemagne), César, Alexandre le Grand, Platon, Scipion l'Africain, et toute la race des Huns. Il cite Peter Sinistrari qui, au XVIIe siècle soutenait que les incubes n'étaient pas des démons mais des êtres intermédiaires entre les hommes et les anges.
2. ↑ Mélusine de Jean Markale
3. ↑ Maurice Godelier - Métamorphoses de la parenté - Fayard 2004 (ISBN 2213614903)
4. ↑ le père est géniteur et nourricier de l'enfant
5. ↑ homosexualité rituelle
6. ↑ référence à certains lieux où il vaut mieux ne pas y faire l'amour