dimanche 21 octobre 2007

Les infections à Chlamydia nuisibles pour le sperme

Les infections sexuellement transmissibles à Chlamydia, déjà connues pour leurs effets nocifs sur la fertilité féminine, altèrent aussi la fertilité masculine, confirment des chercheurs espagnols. Cette bactérie, qui provoque des infections souvent silencieuses et non dépistées, provoque des dégâts sur le sperme en augmentant le taux de fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes, ont expliqué José Luis Fernández et ses collègues devant le congrès de la Société américaine de médecine reproductrice qui se tient à Washington (USA).

Ces chercheurs de l’hôpital Juan Canalejo de Corogne (Espagne) ont étudié la qualité du sperme de 143 hommes porteurs de la bactérie Chlamydia trachomatis ou de mycoplasmes et qui n’avaient pas réussi à avoir d’enfants avec leur compagne. Les chercheurs ont constaté que l’indice de fragmentation de l’ADN de leur spermatozoïdes était trois fois plus élevé que pour les hommes qui ne souffraient pas de ces MST.

La fragmentation de l’ADN est liée à la présence, en quantité excessive, de radicaux libres qui abîment le brin d’ADN. Elle diminue les chances de fécondation de l’ovule et explique les échecs répétés des fécondations in vitro de certains couples. Fernández et ses collègues ont aussi constaté que le sperme des hommes infectés par Chlamydia était moins motile (il se déplace moins bien) et que sa concentration était plus faible.

Leurs travaux montrent cependant que ces dégâts ne sont pas réversibles. Après un traitement antibiotique la qualité de leur sperme a été améliorée et à l’issue de plusieurs mois de traitements la plupart des couples ont pu concevoir un enfant.

Chez les femmes les infections urogénitales à Chlamydia trachomatis peuvent entraîner une stérilité tubaire (les trompes sont bouchées). Une étude épidémiologique menée en Suède il y a quelques années avait suggéré que les hommes n’étaient pas épargnés puisque les chances d’avoir un enfant étaient réduites de 33% pour les couples dont l’homme était infecté par la bactérie Chlamydia.

Cette infection est en recrudescence en Europe et aux Etats-Unis. En France le nombre de cas augmente nettement depuis 1996. Les plus touchés sont les jeunes de 15 à 25 ans pour les filles (la prévalence serait d’environ 5% en France) et de 15 à 34 ans pour les garçons.

C.D.
Sciences et Avenir